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LE PLAN CATASTROPHE DE BRUXELLES ET L’ORGANISATION DES SERVICES D’URGENCE EN CAS D’ATTENTATS TERRORISTES

par Pierre MOLS (Chef des urgences du CHU Saint-Pierre – ULB).

                 

L’aide médicale urgente (AMU) se conjugue du plus simple au complexe en quatre stades.

D’une part, l’urgence au quotidien et l’accident catastrophe à effets limités qui ne demandent pas de moyens supplémentaires que ce qui est prévue en temps normal, et d’autre part, le PIM au sens historique du terme et le PIM multisites qui demandent quant à eux des moyens supplémentaires qui seront calibrés Comité de Crise en fonction des types d’évènements.

Le passage d’un PIM à un PIM multisites n’est pas simple car au départ d’un PIM on ignore s’il évoluera vers un PIM multisites.

Pour cette raison la réponse aux deux situations commence par le déploiement d’un PIM normal, c’est-à-dire un envoi réflexe de trois SMURs et de cinq ambulances, l’activation de la fonction DIRMED (DIRMED et DIRMED adjoint) et de deux FIT Croix Rouge (First Intervention Team) qui doivent arriver sur les lieux endéans l’heure de leur activation.

Le passage du plan mono-site au plan multisites implique les actions supplémentaires suivantes :

Au niveau du SMUR, le DIRMED et DIRMED Adjoint ff conservent leur fonction. Ceci implique la formation et l’entraînement de toutes les équipes SMUR aux rudiments de la Médecine de Catastrophe.

Au niveau du C112 l’activation de la fiche réflexe en cas de PIM est enclenchée.

Le C112 veille par ailleurs à conserver des effectifs suffisants pour répondre à l’AMU au quotidien (50% des effectifs).  Le C112 sollicite les provinces adjacentes pour déléguer l’AMU au quotidien et engager ainsi de manière plus importante les ressources locales dans le plan multisite. Ne pas oublier que la colonne des ambulances militaires de Nivelles peut être activée.

Au niveau de l’hôpital.

Tous les hôpitaux de la région activent leur PUH. Tous les hôpitaux sont sécurisés par les forces de l’ordre. Tous les hôpitaux SMUR dédoublent leur SMUR dans l’heure.

Le Service d’Urgence s’organise de la manière suivante.

Les urgences sont vidées de leurs patients.

Les patients en cours de mise au pont sont accueillis en salle de médecine.

Les services frères sont mis en alerte (Quartier opératoire, Service d’Anesthésie, Soins Intensifs, Radiologie, Laboratoire, Banque de sang, Psychologues, Pharmacie).

 

L’accueil se délocalise près du sas d’ambulances où une zone de tri est mise en route.

La salle de réanimation est préparée à la gestion de plusieurs traumatisés de front. Un anesthésiste senior s’occupe du code rouge ; un urgentiste senior coordonne la salle de réanimation et pratique le bilan échographique de chaque victime traumatique.

 

Le responsable des urgences désigne un collègue qui constitue les équipes qui seront amenées à gérer les type de victimes (traumatisés graves, traumatisés simples, traumatisé psychologiques). Ces équipes sont en attente dans un local distinct des urgences et les membres de ces équipes sont identifiables (médecins, infirmier, étudiant, fonction AB, fonction C, bilan chirurgical). Elles sont mise en œuvre progressivement pour donner l’impression d’un service d’urgence calme.

Une salle d’accueil des U3 et des familles est activée (si possible au mess) et encadrée par des psychologues et des infirmiers (surveillance somatique). Un auditoire est mis en fonction pour communiquer avec la Presse.

La fin du PIM doit être annoncée à tous les intervenants pour retourner en fonctionnement normal.

Un débriefing immédiat des équipes d’urgence doit être organisé au premier changement d’équipe.

Des attentats du 22 mars nous pouvons dire que la réactivité globale de tous les acteurs a été très bonne.

De nouvelles fonctions ont été créées en externe (régulateur Croix Rouge au C112) et en interne (constitution d’équipes compétentes répondant à la demande (équipe de Gestion d’un traumatisé grave ; d’un blessé simple, d’un blessé psychique, …).

D’autres sont en discussion pour pouvoir disposer d’une fonction DIRMED sans aucun délai (24h/7j) au moins dans la Région de Bruxelles Capitale où se concentrent des lieux de pouvoirs (capitale de la Belgique, de la Flandre, de l’Union Européenne, l’OTAN) des manifestations à risques, de nombreux sites à risque (Gares, Métro, aéroport, Ambassades, grandes sociétés, …).

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